Edito du 19 février 2017 — Paroisse de la Rédemption-Saint Joseph

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Edito du 19 février 2017

Par Mgr François Duthel

Connaissez-vous le film Silence de Martin Scorsese ? Ce film romancé relate la difficulté de l’évangélisation au Japon et les souffrances qu’ont pu endurer les martyrs. Il y a certes quelques passages particulièrement violents, mais cela correspond aux souffrances vécues par nos devanciers dans différents lieux du globe et ce que vivent encore des chrétiens dans le monde. Deux jeunes prêtres veulent aller retrouver au Japon le Père Ferreira, celui qui fut leur professeur au séminaire et leur directeur spirituel, dont les autorités ecclésiastiques ont perdu la trace. La diffusion de l’Évangile occasionne de nombreux morts, commandités par l’Empereur du Japon et son armée. L’un des prêtres arrive à retrouver  leur prédécesseur, qui s’est converti au Bouddhisme pour échapper à la torture. Un tête à tête étonnant est vécu par les deux prêtres, montrant la profondeur de l’âme humaine et la peur devant l’horreur du martyre pour les deux hommes. Finalement, le jeune prêtre se convertit lui aussi pour échapper aux tortures et permettre aux chrétiens d’y échapper eux aussi. Mais les deux prêtres gardent au fond d’eux-mêmes le souvenir de leur foi au Christ, qui reste comme une lueur dans leur cœur et dans leur vie. Lorsque le jeune prêtre, devenu vieux, meurt ; il est inhumé comme un bouddhiste. Mais on découvre qu’il porte dans sa main un crucifix, solidement tenu. Cela conduit à une belle réflexion pour tous : avons-nous le courage de manifester notre foi, quoiqu’il en coûte ? Certes, nous ne sommes pas dans des situations de martyre, mais comme le disait un jour Françoise de Chaugy, biographe de sainte Jeanne de Chantal, fondatrice de la Visitation, parlant de la future sainte : « Je connais quelqu’un qui a vécu le martyre de la vie quotidienne ». Le mot martyre veut dire aux origines de l’Église témoignage. Il a pris peu à peu l’acception de martyre du sang, mais cela n’empêche pas  qu’il nous faut être témoins là où nous vivons, en famille, au travail, dans les loisirs, avec les amis. Être chrétien n’est pas une profession, mais un état permanent de notre être, qui doit colorer toute notre vie.