Edito du 28 mai 2017 — Paroisse de la Rédemption-Saint Joseph

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Edito du 28 mai 2017

Par Mgr François Duthel

Avec la fin du temps pascal, nous contemplons le mystère de l’Ascension. L’art chrétien nous laisse penser que Jésus est monté au ciel comme s’il avait pris un ascenseur. Si l’imagerie nous aide à comprendre que Jésus se détache de ses disciples, cela ne dit rien de la réalité spirituelle de l’Ascension, qui appartient totalement au mystère pascal. Pour saint Jean le temps qui va du jour de Pâques à la Pentecôte est un seul mystère. Les Évangiles de Luc et de Marc semblent nous montrer que l’Ascension s’est passée le jour de Pâques, alors que dans le livre des Actes, Luc nous dit que cela s’est passé un autre jour. De plus, il n’est nullement question des quarante jours dans les Écritures. Alors, nous pouvons nous interroger : quelle est donc la réalité de l’événement ? Les Évangélistes essaient de nous faire comprendre le sens spirituel de l’Ascension, parfois à travers des images, parfois à travers simplement dans la façon d’aborder l’événement ; ils veulent nous montrer que Jésus, tout en étant présent dans son Église, est physiquement absent. Et ce paradoxe demeure un mystère. Voici les textes sur l’Ascension : « Tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel » (Lc 24, 51) ; « J’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le moment où il commença, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis » (Ac 1, 1-2) ; « Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu » (Mc 16, 19) ; Jean ne l’évoque pas. Matthieu ne dit pas comment cela se réalise. Les textes sont plus discrets que les représentations artistiques. Cependant, une chose est frappante ; tous les verbes ne disent rien de précis sur l’Ascension et, de plus, ils sont au passif, c’est-à-dire que nous ne savons pas le sujet. C’est une tradition biblique de parler ainsi pour dire que le sujet de l’action est Dieu, mais que, par déférence, on ne le nomme pas. Ce qui est essentiel, c’est Jésus retourne auprès du Père. Dès la Résurrection, il n’est plus présent au milieu de ses Apôtres avec son corps physique, mais par sa Parole, par son Corps eucharistié, et dans son Église, Corps du Christ. Nous ne pouvons plus enfermer Jésus dans son corps d’homme ainsi qu’il le dit à Marie-Madeleine : « Ne me retiens pas » (Jn 20, 17). Aujourd’hui, nous ne voyons plus Jésus de nos yeux de chair, mais il nous faut grandir dans la foi pour le reconnaître présent au milieu de son peuple. Cela doit nous tenir dans la joie et conforter notre foi : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).