Edito du 2 octobre 2016 — Paroisse de la Rédemption-Saint Joseph

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Edito du 2 octobre 2016

Par l'abbé Jérôme Lebel

Se connaître pour se reconnaître frères et sœurs

Et c’est reparti. C’est fait. Toutes les œuvres de notre paroisse endormie par l’été se sont réveillées. La messe de rentrée a eu lieu la semaine dernière et le grand tourbillon de la foi, de l’espérance et de la charité déploie sa force. Grâce à nous tous – tout un ensemble paroissial reprend son impressionnante croisière au service de la gloire rendue à Dieu et au service de chaque homme et chaque femme de bonne volonté. Tout cela pour mieux servir, connaître et aimer Dieu ainsi que notre prochain… mais en sommes-nous bien sûrs ? Vivons-nous réellement cela ?

Prenons la température de nos consciences. Voulons-nous vraiment vivre plus proches de Dieu et de notre prochain ? Je vous invite à prendre le risque d’être en relation avec votre prochain. Le prochain est celui ou celle qui est proche. Il ne se choisit pas. Il est là, à nos côtés, souvent invisible à nos cœurs trop embués par le brouillard de nos peurs.

Un élan sort des cœurs de chrétien qui nous pousse vers l’autre. C’est celui de l’Esprit qui nous permet d’apporter une simple attention à autrui, une parole vraie, un sincère contact humain, une fervente prière.

Chrétien, prends le temps de te demander : « qui, autour de moi, a besoin de moi ? du Christ ? de l’aide de Son Église ? » Et ne me dis pas que tu ne trouves personne... ne sois pas dans le collimateur du psaume 11 « Seigneur, au secours ! Il n’y a plus de fidèle. La loyauté a disparu chez les hommes. Entre eux la parole est mensonge, cœur double, lèvres menteuses. »

Trouve ta joie en tissant des relations fraternelles. Alors, tu feras l’expérience d’être en vérité un simple frère, une simple sœur pour ton prochain. C’est une invitation pour que tout en toi s’apaise, que Sa paix te rassasie le cœur si affamé d’amour. Nous avons tous soif de la paix qui assainit notre amour.

C’est l’Esprit qui a soufflé il y a quinze jours à l’évêché, où un hommage aux moines de Tibhirine a été rendu. Quatre cents catholiques et musulmans de la Métropole lyonnaise se sont donné le temps de se connaître pour mieux se reconnaître simplement frères et sœurs, malgré les atrocités qui ont emporté des centaines de milliers d’âmes martyrisées.

C’est l’Esprit qui a saisi à Assise les participants de l’assemblée de Sant’Egidio autour du Saint-Père. « Seule la paix est sainte, pas la guerre. Tuer au nom de Dieu est satanique. » Les paroles sont fortes et placent de nouveau les consciences et les cœurs dans le vrai. Rendons grâce à Dieu de ce souffle de Son Esprit en ces moments d’essoufflement collectif qui rendent secs les cœurs et étriquées les consciences.

Soyons de ces chrétiens qui inversent l’infernale logique de la terreur. Faisons tout pour parvenir au bonheur du ciel dans nos cœurs apaisés. Essayons ! car « je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jn. 13-34)